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Mélancolie
Au cœur mourant assassiné par la balle tirée au balcon de ses cils, les maux tiraillent à faire sanglots les horizons sous le coup des paupières. Alors il faut fermer les yeux pour ne pas pleurer, mais les digues finissent par céder. On a beau les serrer, ils finissent par pisser, pour faire suer les ruisseaux salés en gouttes de pluie sur le papier. L’encre des sentiments coule, se mélange à l’encre de la plume. Les sanglots en mots d’aimer avec passion le doux de ses yeux.
À son souvenir, tu tisses ta toile, mélancolie, d’où s’élèvent les ruisseaux de l’être éploré. Tu tisses ta toile comme folie là-haut dans mes greniers, au manque toujours de trop de ses mots échoués sur ma joue.
Tu fais la pluie même au pays du merveilleux, chasse le soleil qu’elle avait mis à son creux. Tu fais le triste au beau. À ton archet cinglant le battant dans l’abîme de ce puits sans fond où je tombe, tombe et tombe encore, sous les coups du ciel gris qui broie tout sur son passage.
La couleur de la vie laissant place au monochrome de la nuit avale les souvenirs des jours beaux. Porte le triste à la porte des iris, porte le goût amer sur les lèvres, rappelle à l’être le chagrin éprouvé.
Les écluses à bout de souffle, elles, s’agrippent, pour ne pas avoir d’autres gouttes de plus sous le poids de toi, qui mets le cœur en douleur de ruisseaux, qui le mets en couleur des sombres eaux. Toi qui mets les arcs-en-ciel au gris, le ciel en pluie.
Bourrelle, le cœur tangue sous les coups des remous de mes eaux. Sur l’océan affreux des tourments, il souffre dans mon dedans. Il crie sa douleur en pleurs sous l’étreinte de tes bras, violant les sentiments à tes coups de torture quand tu murmures.
Au triste que tu fais naître à mes iris quand tu susurres à l’organe ces mots qui faisaient beau à toujours, qui faisaient la vie en arc-en-ciel, qui faisaient oiseaux dans le ciel, qui donnaient le goût au rire.
Tu aurais dû la voir, tu sais, d’une beauté à faire trembler les dieux. Du fond de ses iris mettre en hypnose le cœur pour le rendre amoureux, pour y faire de l’heureux. Coudre le beau au merveilleux pour en faire des douceurs à rêver. À recoudre les plaies de ce monde de ses mots.
C’était le temps du beau, devenu triste empire construit au doux de mes mots, devenus sanglots inondés par mes maux. Tu fais ton œuvre, mélancolie, au milieu des nuits où je t’écris. Tu rappelles à la nuit qu’il faut dormir les couteaux sous le dos quand on est amoureux et loin de ses yeux.
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