Il dégouline de tout son long, enfin je crois, pour un drapeau le sang sur les bras
Qui s’ébattent de la douleur d’un fusil, du point rouge sous la chemise qui se noie
Au devoir, qui voit s’écrouler la chair par milliers de morceaux
Sur le sol éventré… la guerre, c’est beau

Faut tuer le frère
Envoyer des bombes sur des gamins qui n’ont rien demandé
Les condamner au désespoir
Au vil trou noir

Pour notre mère patrie
Il est beau, mon pays

Les drapeaux ont fini de flotter
Le vent a fini de souffler

La boucherie humanitaire
Te fait faire des affaires
Ta fabrique nationale
Procure des balles

Procure la mort au bout de l’action

Faut pas l’oublier, la bourse

Le grand négociateur du peuple à condamner
Le grand fluctuateur du facturier
De ton bon petit peuple qui s’occupe de toi
Qui part à la guerre quand tu aboies

Les soldats dans le sang
Soignent tes tourments

Alors, allez, souriez, les gens

Qu’il est triste ce monde qui n’a donc rien compris
De qui paie le prix

Horreur dans le trou noir
La bête avale tout sous son pouvoir
Avale tout comme un devoir