La petite fille dans ses petits souliers
Se baladait avec son sourire à donner
Elle avait autour de ses bras
Un doux fouloir de soie

Elle baladait de ses yeux
Un éclat merveilleux

Elle baladait, oui, baladait
Dans ses petits souliers
Son rire sublime
À la Monroe, la divine

Chaque fois que tu la croisais
Chaque fois tu la voyais
Dans des élans magnifiques
Elle faisait à mes yeux des océans de tragique

À m’en prendre par le cœur
Des millions de douleurs
Oui, la petite fille dans ses petits souliers
Était une prostituée

Elle le faisait pour payer ses études
Elle est belle la culture
Elles sont nombreuses, vous savez
Les petites filles dans leurs petits souliers

À offrir leurs sourires
Pour un espoir d’avenir

Vous savez ?
Celles que vous avez
Prostituées au nom
De l’éducation

À l’accès aux connaissances que vous marchandez
Dis, tu y avais pensé ?
À ces petites filles dans leurs petits souliers
Qui d’année en année vont se prostituer

Pour qui le droit d’étudier rime avec facturier
Rime aussi avec leur cul pour avancer
Qui ont dû faire d’année en année
Les reines Joconde aux sourires à marchander

Moi, j’en ai honte, de cette éducation
J’ai honte de toi, mon pays
Que je devrais chérir comme mère patrie

Toi qui devrais être ...
Oui… mon cher pays
Dis-moi, dis

Elles sont belles, mais vraiment belles
Nos écoles qui prostituent nos demoiselles
À l’action de la bourse, au prix que ça coûte ?
— Ah ! Mon beau monsieur, la bourse !