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Le monde pleure

Le monde pleure et personne ne l’écoute
À vouloir traverser toujours entre les gouttes
En sous-marin sous leurs empires
Quiconque a cru qu’on serait libre

Sous leur emprise pour l’indifférence
Sur vos routes funéraires, des préférences
Fermez les yeux sur le trottoir des condamnés
Sur les armées des hommes échouées

Le génocide s’écrit à longueur de journée
Par des prostituées de la pensée
Fou est celui qui s’écrie
Que le monde est une connerie

On vit sous l’asphyxie
De nos rétines, à nos chevilles avilies
Libéré, liberté, ces mots sont aveuglés
Sur le mur des lamentations, écrivez

Je veux qu’on baise, je veux de l’argent
Je veux des rêves, je suis ignorant
J’aime ce qu’on me vend
Tout ce qu’on prétend

Des images par satellites
Des publicités pour baver
Qu’on jette à nos orbites
Faudrait pas se réveiller

Il vous faut de l’action
Des sourires sans conviction
Autour des doigts, des diamants
Autour du cou, les chaînons manquants

De l’homme au singe, qui est l’ignorant ?

Allez, allez, dites-moi en quoi on croit
Jésus sur son chemin de croix ?
Le peuple sur le chemin de choix ?

Les télés sont nos modernes curés

Une pilule pour maigrir
Une pilule pour faire jouir
Une pilule pour réfléchir

Mais non, mais non, celle-là on n’te la donnera pas

Wall Street se meurt, l’économie est au plus mal
Quatorze milliards de tonnes de céréales pour nourrir le bétail
Pendant que des hommes meurent, c’est qu’un détail

Allez, marchez
Allez, courez
Chantez
Dansez tout l’été

Mais qui sera dépourvu quand l’hiver sera venu ?

©Photographies : Auryn F.  ©Textes : Boyne Christophe

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